
Dimension Z
La dystopie
Présentation
Il existe au moins deux dimensions : la dimension A et la dimension Z. La dimension Z apparaît comme une dimension dystopique.
Pour ATEEZ, la dystopie est au cœur de son univers. Et c’est pourquoi les 4 Diary inclus dans les albums ZERO : Fever, prennent autant de temps à raconter en détails la Dimension Z. Celle-ci est un monde parallèle au nôtre dans lequel sont projetés les ATEEZ à cause de la magie du Cromer. Ils découvrent donc un monde semblable au leur, tout en étant profondément différent.
Au cours de leur aventure, ils rencontrent des personnages comme la famille Grimes, Left Eye ou encore les HALATEEZ, qui leur permettent de mieux comprendre le monde qui les entoure. Il s’agit là d’une dimension aux allures futuristes, dont la société est uniquement basée sur les lois strictes et liberticides du régime politique appelé Gouvernement Central.
Dans leur vision du monde, ce régime a imposé son mode de pensée visant, selon lui, à purifier l’humanité pour éviter tout débordement et avoir un total contrôle de la population. Pour ce faire, ils interdisent toutes formes d’émotions en commençant par bannir tout ce qui en provoque. C’est-à-dire la culture, l’art, la musique, etc. Mais également en faisant appel à une technologie de pointe qui contrôle les fluides corporels de la population pour détecter tout sentiment qualifié de trop exacerbé. Ils font aussi usage de leur Gardien Android, alias les Hommes en Blanc, pour extraire les souvenirs des gens. Et ce pour ne plus qu’ils soient émus par leur passé, mais aussi pour ne pas qu’ils comparent leur situation passée à l’actuelle.
Tout cela a pour effet d'aliéner la population qui ne vit que pour travailler et devient seulement matérialiste, étant de plus en plus exempt de tout sentiment.
Ainsi, ce monde reprend tous les codes de la dystopie, étant un projet idéal du régime qui finit par contraindre les gens à oublier leur individualisme et leur conscience de soi.
Pour ces gens-là, la société dans laquelle iels vivent est utopique car iels ne connaissent que la paix rendue possible par l’autorité divine du Gouvernement Centrale.
Cependant, il existe un groupe de révolutionnaire désigné comme l'ennemi public numéro 1 et recherché en tant qu’organisation terroriste : les Black Pirate. Des anarchistes qui vont à l’encontre des lois dictées par le gouvernement et guidés par 8 Black Pirate principaux, les HALATEEZ. Ces derniers essaient de propager de la musique pour refaire naître des émotions à la population et pour qu’ils retrouvent de la lucidité. C’est ainsi qu’ils deviennent les héros parfait dans ce monde dystopique, là où ils vont être pourchassés sans relâche par les Hommes en Blanc envoyés par le Gouvernement Central.
Décryptages
-
La dystopie est le récit fictionnel d’une société imaginaire qui est organisée de telle façon qu’elle empêche ses individus d’atteindre le bonheur. Finalement, c’est une utopie qui vire au cauchemar. La dystopie se distingue de l’utopie dans le sens où les personnages principaux d’une dystopie s'éveillent face aux défauts d’une société, alors que dans l’utopie, tout est idéal et illusoire comme dans un rêve. Les utopies trop positives peuvent aussi se révéler effrayantes.
“Utopia” est comme un jeu de mot où la prononciation anglaise de l’époque rend étymologiquement l’utopie est un lieu heureux et inexistant.
En fait, une dystopie est en réalité cachée jusqu’à l’éveil des personnages par un projet utopique présenté comme accompli : tout le monde est censé être heureux.
Mais les habitants subissent des lois strictes qui sont seulement le reflet d’un idéal d’une ou plusieurs personnes en dépit des autres. La souffrance individuelle des gens qui réalisent la dystopie est donc encore plus renforcée par le discours officiel qui prétend que la société telle qu'elle est est géniale pour tout le monde.
Ce n’est donc pas la description d’un monde effrayant, mais une description d’un monde rendu effrayant par la réalisation raisonnée et consciente d’un projet politique et social.
Le renversement de point de vue sur l’utopie illusoire à la dystopie se passe par la révolte d’un héros qui retrouve lucidité et conscience de soi en général après un événement marquant.
Les récits dystopiques se situent généralement dans l’avenir, étant souvent catégorisé comme étant des romans d’anticipations.
-
Comme vous l’aurez compris, nous sommes en plein dans la dystopie chez ATEEZ. San avait même dit lors du live dans la Blueroom Twitter en 2020, je cite, “Les gens qui y vivent pensent que c’est une utopie. Mais pour ATEEZ, cet endroit est une dystopie”. Et cela nous ramène à cette notion d’éveil, ils sont conscients et lucides dans un monde strict qui souhaitent les éliminer pour arrêter leur recherche de liberté.
Dans les nombreux Diary inclus dans chaque album ZERO : Fever, ATEEZ et ses équipes semblent toujours vouloir faire passer, par delà un récit imaginaire, une critique envers notre monde réel. Cela se traduit par la rébellion de la jeunesse qui ne souhaitent plus se faire dicter sa vie par des adultes qui projettent leurs propres obsessions à travers eux, la recherche de son accomplissement personnel au-delà des préjugés, l’importance de l’imaginaire, des rêves et de l’amitié et même la dénonciation des dérives sectaires.
La dystopie est donc une base pour représenter l’éveil des ATEEZ sur pleins de sujets qui touchent leur génération. Mais c’est aussi un genre de récit à travers lequel il est intéressant de bâtir son propre monde imaginaire comme l’est tout l’univers de ATEEZ. C’est pourquoi il existe autant de romans et de films dystopiques où chacun anticipe les dérives sociétales possibles.
-
Une chose qui semble également être soulignée dans leur univers, c’est l’esprit de conformisme que l’on retrouve en critique dans les dystopies.
Nous avions fait un thread à ce sujet il y a maintenant 2 ans qui centrait notre réflexion sur les hommes en blanc. En fait, les ATEEZ sont toujours en recherche d’identité dans leur univers. Pourquoi est-ce qu'il y aurait cette recherche ? Parce que la personne qui la cherche l’a « perdue » ou oubliée, en quelque sorte...
Et on peut se perdre soi-même pour plein de raisons : soit parce qu’on se construit sur des mensonges, soit pour échapper à nos peurs, soit parce qu’on veut ressembler à tel ou tel idéal etc.
Mais quelle que soit la raison pour laquelle on s’est « perdus ». On a tous un « masque » dans une certaine mesure, une sorte de « fausse » identité qui a pris la place de la vraie, et je trouve que souvent cette identité mensongère se construit parce qu’on se « conforme » à un certain idéal social. On n’ose pas s’affirmer donc on devient un peu des sortes de clones les uns des autres en cachant nos vraies couleurs.
Tout cela pour dire que l’homme blanc pourrait représenter cet esprit de conformisme, cette fausse identité (d’où le masque qui cache son visage entièrement et son visage un peu « enfermé » derrière ses chaînes). Ces gardiens de l’autorité semblent représenter un seul « prototype » sans personnalité.
Dans les romans dystopiques, les gens sont soumis à une autorité qui essaie tellement de lisser toutes leurs imperfections, qu’au final ils deviennent tous des sortes de clones les uns des autres. Ici l’autorité en question, ça pourrait être la pression sociale dans les deux dimensions de leur univers.
L’idée d’affirmer son identité peut être perçue comme une forme de rébellion en réaction à une pression sociale trop forte et aux normes qu’on s’impose… Ceci est de nouveau une critique envers la société réelle. Je cite une définition du conformisme qui « nous pousse à nous uniformiser, à lisser notre personnalité pour être accepté et ce, surtout en Asie. »
Ainsi, les ATEEZ arrivent à s’éveiller car ils sont prêts à affronter leur peurs, leurs imperfections et leur côté sombre.