
Diary - Golden Hour Part.2
Traduction française : Theoritiny Tous Droits Réservés © KQ Entertainment
1. Partager l’amour
2. Manger ensemble
3. Réparer ses propres erreurs
« Hey, je voulais te demander… Quelle est la chose que tu as collée ici ? »
Une étudiante féminine le questionna, enfournant un buldak kimbap dans sa bouche.
« C’est la devise du food truck ? Ou c’est la tienne, oppa ? »
« N’appelle pas le propriétaire de la boutique ‘oppa’ ! Aie un peu de respect ! Veuillez excuser ma fille, monsieur. »
« Mais j’appelle tous les hommes beaux ‘oppa’. Et peut-être que tu viens ici pour la première fois maman, mais je suis une cliente régulière. Oppa et . moi sommes très proches.»
La mère, embarrassée par l’impertinence de sa fille, adressa un sourire gêné à San lorsqu’elle croisa son regard. Il était occupé à regrouper les bouchées de kimbap au bulgogi dans un bol.
San : « C’est quelque chose que le propriétaire d’un snack m’avait dit il y a trois ans ou même plus, lorsque j’étais inquiet que mes rêves ne puissent pas devenir réalité. Les rêves sont de bonnes choses, mais il y a beaucoup d’autres choses plus importantes dans la vie. »
« Comme… partager de l’amour, un repas ou encore réparer ses propres erreurs. »
En semblant réfléchir au sens de ce que San venait de dire, l’étudiante lut le pense-bête à voix haute. Pour la première fois depuis longtemps, San avait aussi regardé ce vieux pense-bête collé sur le mur intérieur de son food truck. C’était la première chose qu’il avait mise au mur après avoir acheté ce vieux camion il y a trois ans, lorsque les membres, un à un, avaient commencé à suivre leur propre voie. Il avait lancé son food truck en voulant savoir si, comme le propriétaire du snack l’avait dit, une vie en dehors des rêves méritait d’être vécue.
« Alors faire tourner food truck n’était pas ton rêve ? »
demanda l’étudiante.
San : « Pour être honnête, ça ne l’était pas. Pas vraiment. »
« Est-ce que ça te rend triste ? De faire autre chose que ce dont tu rêvais ? »
La mère de la fille essaya de l’arrêter, mais San juste rigola en disant que ce n’était pas grave.
San : « Non, j’aime ça. Bien sûr, il y a encore des moments où ça me manque… »
La fille haussa le ton, comme pour dire à sa mère d’écouter.
« Tu vois ! Tu peux donc vivre ta vie joyeusement sans réaliser tes rêves ! Ma mère dit toujours qu’il faut aller au bout de ses rêves, qu’une vie sans le faire serait du gâchis et qu’il faut donc que j’étudie ! Toujours réviser, réviser, réviser. Son harcèlement me rend folle.»
« Assez, arrête de manger et va à tes cours de soutien ! Veuillez nous excuser pour le dérangement monsieur. La nourriture était bonne ! »
La mère, ne pouvant plus se retenir et s’inquiétant de la conversation en cours, se leva et poussa sa fille à s’éloigner. San regarda l’étudiante les joues gonflées remplies des kimbap restants, mâchant encore lorsque sa mère l’emportait au loin. Il sourit.
San : « J’avais l’habitude de penser de cette façon aussi. »
Un nouveau client s’approcha et San le salua d’un visage amical. En voyant le visage affamé et plein d’attentes des clients lorsqu’ils prenaient leur commande, en faisant à manger en espérant que ça leur plaise et en les regardant se régaler jusqu’à qu’ils soient rassasiés et heureux… San pensa qu’il y avait aussi une forme de bonheur là-dedans.
Pendant ce temps, un avion en direction d’Incheon se préparait à décoller de Dubaï. Woo Young, pour sa deuxième année en tant que steward, était occupé à préparer l’annonce spéciale de sécurité qu’il avait créée pour K Airlines. La compagnie aérienne, se souciant d’attirer l’attention des passagers aux messages de sécurité annoncés par les hôtesses de l’air, avait organisé un nouvel événement partant d’une idée de Woo Young, remplaçant la simple démonstration habituelle.
Alors qu’il savait que tout ce qu’il devait faire consistait à faire correspondre de petits mouvements à la chanson et au rap de l’annonce, la bouche de Woo Young s’assécha à cause de sa nervosité… Ça faisait longtemps qu’il n’était plus remonté sur scène. Il serra les poings, les étira doucement et les secoua, mais ça ne l’aida pas à calmer ses nerfs. Prenant une longue respiration, Woo Young ferma les yeux.
Il se souvint de ces instants, qui remontaient maintenant à trois ans, quand les membres, vêtus de fedora noirs, performèrent en utilisant le Cromer pour apparaître et disparaître. C’était une époque où sa phobie d’être sur scène était comme un souvenir distant d’une ancienne vie. Oui, il avait agit avec un sens du devoir, voulant sauver les gens du contrôle de Z, mais c’était plus que ça. Ses rêves qui étaient hors de portée dans la Dimension A, étaient réalisables dans la Dimension Z. Là-bas, le monde était sa scène et toutes les performances étaient palpitantes. Les prestations de Woo Young et des membres rappelèrent aux individus, dont les émotions avaient été supprimées et contrôlées, les sentiments qu’ils avaient perdus. Leurs réactions, entre rires et pleurs, avaient enflammé le cœur de Woo Young.
Z, acculé dans un coin, avait cassé le Cromer dans une tentative de fuite, ce qui eut pour conséquence de ramener Woo Young et les membres dans leur monde avant même qu’ils ne constatent l’apogée de leur mouvement. Mais ça allait. S’il avait pu faire tout cela là-bas, il n’y aurait rien qu’il ne pouvait faire ici aussi, pensa Woo Young. Les membres se réunirent de nouveau pour se préparer à performer en tant que groupe. Jong Ho, qui étudiait la composition musicale, écrivit leurs chansons et Hong Joong ainsi que Min Gi écrivirent les paroles. Woo Young et Yun Ho créèrent ensemble la chorégraphie. Yeo Sang qui, grâce à ses investissements, avait le plus de sous à dépenser, aménagea la salle d'entraînement et Seong Hwa et San supervisèrent l’emploi du temps et le marketing. Grâce à des performances de rue et autres événements locaux, ils firent de leur mieux pour attirer au moins un.e fan.
Mais ce fut la fin. Comme les jours passaient sans progrès, la motivation des membres fana petit à petit. En réalité, leurs rêves ne menaient à aucun vrai travail. Comme une romance morte depuis longtemps attendant qu’un côté ne cède et parte, leurs journées s’éternisaient dans une phase de développement mise à l’arrêt et les inquiétudes des membres ne cessaient de s’agrandir. Nous avions pris l’habitude de voler si haut en tant qu’ATEEZ dans la Dimension Z, mais nous sommes tombés dans l’obscurité à cet endroit. Il était impossible de retenir les membres qui avaient urgemment besoin d’argent pour vivre, allant chercher des embauches à mi-temps pour gagner leur vie. Même si aucun d’eux ne l’avait dit tout haut, ils avaient tous senti que les jours où ils pouvaient persuader les autres avec leur rêve partagé, était maintenant révolu. À l’époque, à chaque fois qu’il sortait boire un verre avec des amis de sa ville natale, Woo Young se plaignait encore et encore de vouloir monter sur scène. Puis une fois, son ami ivre répliqua :
« Est-ce que la scène est une chose si spéciale ? La salle de classe d’un professeur… Le vieil homme qui annonce les soldes sur la petite scène du supermarché… Ou encore les hôtesses et stewards qui présentent les consignes de sécurité ! Les idoles et les acteurs ne sont pas les seuls à donner des performances sur une scène ! »
Woo Young, pensant que c’était juste une astuce de son ami pour le faire taire, ignora le commentaire. Mais son ami continua :
« Si performer te manque autant, alors arrête de te plaindre et fais quelque chose ! Va trouver ta propre scène ! »
Alimenté par l’appel de son ami à passer à l’action, le sang de Woo Young bouillit et un étrange courage l’envahit. « C’est vrai ! Je vais trouver ma propre scène ! » Les amis l’encouragèrent et avant même d’y réfléchir, Woo Young s'inscrit à l’entraînement pour devenir stewart.
Ne voulant pas gâcher l’argent qu’il avait dépensé pour les cours d’entraînement, Woo Young s’inscrit ensuite à l’école de formation d’une compagnie aérienne. À sa grande surprise, il fut félicité pour son talent et se vit apprécier l’entraînement. Il était fier que les autres étudiants l’applaudissent et que l’école le prenne comme exemple. Oui, peut-être que c’était des éloges que voulait Woo Young. Motivé par les éloges et la reconnaissance, Woo Young devint un stewart à plein temps en un temps record. Ce n’est qu’après avoir étanché sa soif de reconnaissance qu’il se souvint de ce qu’il voulait vraiment faire : de la musique. Ce n’était pas forcément le fait d’être sur scène, mais il voulait faire de la musique. Pour accorder sa voix et ses mouvements aux instruments pour raconter son histoire à quelqu’un. Mais il ne pouvait pas faire marche arrière. De ce fait, Woo Young se rappela encore une fois les mots de son ami : « Trouve une scène. Trouve ta propre scène… » « Fais-le pour toi…»
À cette époque, K Airlines était en train de développer un nouveau format pour leurs consignes de sécurité et Woo Young envoya une proposition pour le projet. Il suggéra une annonce basée sur de la musique et son idée fut retenue.
« Woo Young, nous sommes presque prêts à lancer les consignes. »
Sur les mots de son camarade steward, Woo Young ouvrit les yeux. Ce n’est peut-être pas grand chose, c’est tout de même une scène… Celle que Woo Young avait tant désiré. Le sentiment nerveux qu’il ressentait maintenant était celui qui lui avait tant manqué. Il se tenait dans l’allée.
Woo Young : « Nous nous apprêtons à décoller. Pour préparer votre départ, veuillez porter attention à l’équipage dans la cabine pour suivre nos consignes de sécurité. »
L’annonce de Woo Young retentit par-dessus la musique pré-enregistrée et diffusée à travers les enceintes de l’appareil. Très vite, le rythme changea et l’annonce se transforma en rap et en mélodie. Les passagers qui s’étaient assoupis, d’autres qui faisaient défiler la sélection de film de la compagnie et les enfants qui gémissaient auprès de leurs parents se tournèrent toutes et tous vers Woo Young.
Les informations sur les ceintures de sécurité, les gilets de sauvetage, les masques à oxygène et les sorties de secours furent transmises à travers des paroles bien écrites et la performance communicative retint immédiatement l'attention du public… les passagers du vol. Même celles et ceux qui rigolaient d’embarras au début, rejoignirent l’amusement de la prestation. Quelques personnes se levèrent même de leur siège pour bouger leurs épaules et applaudir. Les plus jeunes appréciaient davantage puisqu’ils arrivaient à arrêter leurs pleurs et à rigoler tout le long. Quelques passagers filmèrent aussi la performance avec leur téléphone personnel.
Woo Young, qui avait l’impression ne pas s’être produit devant un public depuis longtemps, termina les consignes de sécurité en disparaissant et en réapparaissant en un instant, comme il avait l'habitude de le faire dans la Dimension Z… Bien sûr, sans le Cromer. C’était juste un tour simple de diversion organisé par l’équipage.
Après un instant de calme, la cabine explosa en un tonnerre d’applaudissements et d’encouragements. Tout le long, les passagers crièrent des éloges à l’égard de Woo Young, disant, « C’est la meilleure annonce que j’ai jamais vue de ma vie ! » ou, « Je suis très reconnaissant de commencer mes vacances avec vous ! » et encore, « J’étais triste que mes vacances soient finies, mais vous m’avez fait me sentir mieux ! » Woo Young, qui était occupé à remercier, et à calmer les passagers qui étaient maintenant plus excités qu’il ne l’était, s’arrêta devant deux visages familiers.
Yun Ho : « Hey, est-ce que c’est vraiment sérieux que des consignes de sécurité soient aussi cool ? »
Min Gi : « C’est vrai. Je suis tombé sous son charme et je lui ai presque demandé son numéro. »
C’était Yun Ho et Min Gi.
L’avion de K Airlines traversa le ciel nocturne et les lumières éclatantes de la cabine se tamisèrent. Les passagers, fatigués de ce long vol, commencèrent à s’endormir. À part le bruit de quelques personnes étranges allant et sortant des toilettes, la cabine était silencieuse. Les trois hommes se rejoignirent dans un coin avec un excitement feutré.
Woo Young : « Huh. Quelle coïncidence ? »
Min Gi : « J’étais supposé prendre l’avion précédent pour rentrer à la maison après un défilé à Dubaï, mais c’était surbooké. Je devais rentrer pour un rendez-vous demain, donc c’était le meilleur vol que j’ai pu avoir. »
Woo Young : « Et il ne restait que des sièges en classe économique ? Que faire si quelqu'un te reconnaît ! »
Min Gi : « J’étais inquiet aussi, mais c’était le seul vol possible avant le week-end. En tous cas, tant mieux. N’est-ce pas ? J’ai pu te voir toi et Yun Ho ! »
Même s’ils étaient dans la cuisine où seul l’équipage pouvait aller et venir, Min Gi avait couvert son visage avec son chapeau et restait en alerte. En seulement trois ans, Min Gi était devenu le mannequin et l’influenceur le plus connu au monde.
À l’époque, quand les membres s’entraînaient encore ensemble, Min Gi commença à accepter plusieurs jobs bizarres pour pouvoir payer les frais d'hospitalisation de sa grand-mère et pour couvrir les dépenses de sa famille. Sur le chemin de la salle d’entraînement, Min Gi avait été repéré par un designer de haute couture, la marque était encore une start up à ce moment-là, qui cherchait un nouveau visage de mannequin. Min Gi avait été choisi pour représenter le lancement de la nouvelle collection.
En ligne, les vêtements de la saison et leurs photos étaient devenus virales dans le monde de la mode, si bien que Min Gi fut même en couverture d’un des plus grands magazines de mode du monde. Il fut salué en tant que muse pour des marques internationales et fut même choisi pour faire le final de leur défilé de mode, même s’il n’avait aucune expérience dans ce domaine. Comme dit le dicton : Celles et ceux qui le peuvent, le font. Celles et ceux qui arrivent à le faire bien ? Ils poursuivent leur carrière et dominent le monde. Un YouTuber qui avait plus d’un million d’abonnés posta Min Gi sur ses réseaux sociaux personnels en tant qu’exemple de ce que devrait porter le gendre idéal et cela créa rapidement un débat en ligne sur l'utilisation de photos privées en ligne sans accord de la personne. C’est ainsi que les photos de Min Gi avaient naturellement gagné en visibilité et comme la controverse liée à celles-ci disparut, il évolua en une figure célèbre associée à l’esprit du public comme étant le nommé « cliché du gendre ».
Yun Ho : « Après la conférence en Égypte, j'ai repris le chemin de la Corée via Dubaï. Quand j'ai vu qu'il s'agissait d'un vol K Airlines, j'ai pensé à te contacter, Woo Young, mais qui aurait cru que nous finirions par nous rencontrer de la sorte ! Et Min Gi aussi ».
Yun Ho avait repris ses études et était entré à l'université, et le Cromer en était la raison. Une fois qu'il avait appris que le Cromer (qu'il pensait ne pouvoir trouver que dans la Dimension mystique Z) existait ici aussi, il devint fasciné par les reliques, les ruines anciennes, les légendes et les mythes. « Il doit y avoir d'autres reliques, comme le Cromer, qui ne peuvent pas être expliquées par l'histoire, la théorie et la recherche de notre monde », dit Yun Ho.
Woo Young se souvint d'une conversation qu'il eut un jour en marchant avec Yun Ho. Si ce monde était réellement constitué de multiples dimensions, comme le leur avaient dit les hommes au fedora noir, alors il devrait exister d'autres reliques et artefacts que seuls ceux qui connaissent la Dimension Z peuvent reconnaître.
« Veut-il retourner dans la Dimension Z ? Maintenant que le Cromer est cassé, cherche-t-il une autre clé qui le ramènera là-bas ? »
Woo Young voulait poser de nombreuses questions à Yun Ho, mais préférait l’encourager. Entrer dans le département archéologique avait déjà dû être assez mouvementé pour lui.
Yun Ho : « Au fait, tu étais vraiment cool là-bas. Ça m'a rappelé l'époque où on performait ensemble en tant qu’ATEEZ. »
Min Gi : « J'ai tout filmé sur mon téléphone, alors regardons ça tous ensemble chez Yeo Sang demain. »
Woo Young : « Hé, c'est censé être la fête de félicitations de Hong Joong. Ne perdez pas de temps à regarder une vidéo de moi. »
Yun Ho : « Pourquoi pas ? Je suis sûr que tout le monde va l'adorer. De toute façon, on finit toujours par parler du passé quand on se retrouve. Je crains même que ta vidéo n’enflamme trop tout le monde et qu'ils ne veuillent recommencer à danser. »
Min Gi : « Il n'a pas tort, et vous savez quoi ? Jong Ho est maintenant producteur. Qui sait, il pourrait bien t’offrir un solo après l'avoir regardée. »
Woo Young : « Arrêtez ça. Arrêtez de vous moquer de moi. »
Min Gi sourit malicieusement comme pour dire « essaie », et Woo Young répondit avec un regard faussement blessé. Yun Ho les observait et riait. Bien que leur dernière rencontre remontait à un an et qu'ils aient chacun leur propre vie bien remplie, ils étaient redevenus, les uns devant les autres, les jeunes garçons qu'ils avaient toujours été. Avec des blagues idiotes qu'ils étaient les seuls à pouvoir comprendre, ils apaisaient leur désir réciproque qui était resté longtemps enfermé au fond d’eux.
Au même moment, à Séoul, en Corée du Sud. Des jurons et des cris, et non de la musique, sortaient d'un studio d'enregistrement près de Hongdae.
« Si c'est comme ça que tu veux agir, alors dégage de là ! Arrête de nous entraîner dans ta galère. Sais-tu combien d'idoles disparaissent moins d'un an après leurs débuts ? Même si nous risquons nos p*tains de vies pour ce travail, qui sait combien de personnes s'en soucieront ! »
« Non, ce n'est pas ce que je... Pour commencer, j'ai rejoint cette agence parce que je pensais qu'elle ferait de moi un acteur. Comme si je savais que je deviendrais une idole comme ça ! Ha... Ne faites pas comme si vous saviez ce que je traverse. »
Le groupe, qui existait depuis six mois et pour lequel Jong Ho travaillait en tant que producteur exclusif, préparait son prochain mini-album. Alors qu'ils étaient en studio pour enregistrer des chansons, toutes les émotions volatiles des membres qui s'étaient accumulées depuis leurs débuts explosèrent en dispute, qui se poursuivait malgré les efforts de leur entourage pour l'arrêter. Un ingénieur du son, qui ne pouvait plus supporter de voir les enfants se battre dans sa cabine d'enregistrement, voulut les arrêter, mais Jong Ho s'interposa et les retint.
Jong Ho : « Il vaut mieux qu'ils le fassent maintenant plutôt que de le garder pour eux et de souffrir en silence. »
Il n'est pas facile pour les membres d'une famille de travailler ensemble toute la journée, et encore moins pour de jeunes adultes, des adolescents à peine pubères, réunis uniquement parce qu'ils partagent le même objectif. Comprenant les intentions de Jong Ho, l'ingénieur se rassit. Et, sans se soucier des adultes qui les observaient, les enfants continuèrent à se battre.
« Quoi ! Si tu ne voulais pas en faire partie, tu aurais dû le dire à l’agence avant de faire tes débuts ! Laisse moi deviner, tu n’avais pas le cran de commencer en tant qu'acteur et t’as pensé prendre le chemin facile de la célébrité en débutant en tant qu'idole. Si c'est ce que t’as décidé, alors assume ta décision ! T’es une idole maintenant, alors travaille pour te faire connaître avant de pleurnicher ! Tu viens à peine de commencer, et t’es déjà comme ça ! Qu'est-ce que tu vas faire ? »
« Qu'est-ce que tu crois que je suis ? Une sorte de machine ? Je suis aussi un être humain. J'ai besoin de temps pour réfléchir à tous mes problèmes et à toutes mes décisions. Mais ce n'est que travail et entraînements, travail et entraînements tous. les. jours. Je n'ai pas le temps de penser à moi ou de prendre des engagements. En prenant tout ça en compte, je ne peux pas hésiter ou douter un peu ? »
Jong Ho : « À ce rythme, je doute que nous puissions terminer l'enregistrement aujourd'hui. Il y a encore des choses à faire dans le planning, alors réessayons une autre fois. »
La dispute des garçons ne semblait pas s’arrêter et Jong Ho décida de reporter l'enregistrement. L'ingénieur quitta le studio en premier, offrant à Jong Ho un mot de soutien pour ces problèmes sur son chemin vers la sortie.
« Et tu penses que nous ne sommes pas aussi occupés ? Que penses-tu que le reste d'entre nous fasse ? On s'amuse ? »
« Tu ne m'as jamais aimé, même quand nous étions trainees. C'est pour ça que tu agis comme ça avec moi ? »
« Quoi ?! »
« Tu écoutes toujours les autres membres lorsqu'ils se plaignent de leurs problèmes. Qu'il s'agisse de problèmes familiaux, de l'impossibilité de débuter avec leurs amis de la période de trainee, ou de toute autre chose ».
« ... Sérieusement ? T’as quel âge ? »
Jong Ho : « Ça suffit. Tout le monde sort d'ici. »
Une fois que les autres membres furent partis pour rejoindre le dortoir, les deux garçons s’asseyèrent devant Jong Ho et pleurèrent. Jong Ho devina que chacun d'entre eux s'était accroché à ses propres luttes.
L'un des garçons, issu d'un milieu familial difficile, voulait à tout prix s'accrocher à sa carrière d'idole, pour laquelle il avait travaillé si dur, et aux opportunités qu'elle pouvait lui apporter. Aussi désespéré qu'il soit, il était probablement aussi anxieux. Et la seule façon d'apaiser ses inquiétudes dans ce secteur où l'avenir est à la fois incertain et hors de sa portée, était de travailler aussi dur que possible. Il avait dû espérer que les autres membres seraient du même avis, et lorsqu'il fut confronté à son ami qui ne l'était pas, il n'avait pas pu retenir son anxiété débordante. Bien que Jong Ho ne sache pas tout ce que le garçon avait vécu, il connaissait le sentiment de désespoir qui naît de l'anxiété. Une fois, il avait aussi explosé contre Min Gi de la même façon.
L’autre garçon, qui rêvait de devenir acteur, avait dû croiser le chemin de la carrière d’idole sur le chemin de son vrai rêve. Bien qu’il ait débuté en espérant faire cela, puisque son visage devenait de plus en plus connu, cela le conduirait éventuellement à des opportunités dans le métier d’acteur. Il avait probablement été surpris par la réalité de ce monde qui exigeait un dur labeur payé en sueur et en larmes. Il était en retard en chant et en danse par rapport aux autres membres, qui eux rêvaient de devenir des idoles, et il devait être inquiet concernant le choix qu’il avait fait. Cependant, aussi occupés qu’ils l’étaient, ça devait être difficile de prendre le temps d’exprimer leurs inquiétudes. Bien sûr, certains pourraient critiquer le garçon pour avoir choisi cette voie alors que ça n’avait jamais été son rêve. Mais Jong Ho, qui était devenu producteur de musique pour atteindre lui-même un autre objectif, n’était pas différent de ce garçon.
Alors que leurs pleurs s'étaient arrêtés, Jong Ho se souvint de ces trois dernières années. Inspiré par le frère et la sœur Grimes, Jong Ho avait commencé à composer de la musique petit à petit et lorsqu’ils étaient rentrés dans ce monde, il avait étudié sérieusement la question, espérant créer des chansons que les membres pourraient chanter ensemble. Même si les débuts étaient un peu gênant, il aimait demander l’avis des membres et modifier chaque chanson petit à petit. L’instant magique, quand les voix des membres se liaient à la mélodie qu’il avait créé, lui apportait un sentiment d’accomplissement qu’il n’avait encore jamais ressenti. Même lorsque les membres avaient commencé à poursuivre leur vie respective chacun de son côté, Jong Ho n’avait pas pu lâcher la musique. Jong Ho avait déjà dû renoncer à un rêve, le basketball, à cause d’une blessure, et il avait travaillé si dur pour trouver celui-ci. S’il ne pouvait pas l’atteindre avec les membres, il allait trouver un moyen de s’en approcher par lui-même en tant que compositeur qu’auteur-interprète.
Finalement, c’est ainsi que Jong Ho avait été recruté par son agence actuelle, qui était très impressionnée par les chansons qu’il avait publiées sur MusicCloud, autant qu’ils lui avaient demandé s’il pouvait écrire une chanson pour leur prochain groupe d’idoles. Même s’il était un peu déçu qu’ils ne l’aient pas signé en tant que chanteur, il n’avait pas de raison de refuser cette offre. C’était une façon comme une autre de continuer sa carrière dans la musique et, pour la première fois, ses efforts avaient été reconnus. Jong Ho, qui avait commencé en tant que parolier, était bientôt devenu également le coach vocal du groupe d’idoles. Il n’était pas une idole ni un compositeur, mais il avait espoir que s’il ne lâchait pas la musique, une chance se présenterait d’elle-même un beau jour. Pour l’instant, il passait ses journées satisfait par les opportunités qui lui étaient offertes.
Jong Ho : « À partir de maintenant, pourquoi ne pas faire du sport de temps en temps pour essayer de développer notre force physique ? »
Deux enfants avaient levé la tête pour regarder Jong Ho confus.
Jong Ho : « Aucun d’entre vous ne veut blesser les autres, c’est juste que vous avez vos problèmes respectifs. N’est-ce pas ? »
Ils acquiescèrent, observant du coin de l'œil le visage de l’homme qui se tenait à côté d’eux. Puisque leur colère s’était calmée, la fatigue, la tristesse, la confusion et la culpabilité avaient pris la place.
Jong Ho : « J’ai entendu dire que la gentillesse demandait aussi de l’endurance. Vous êtes tous les deux si fatigués que vous tenez le coup avec anxiété et trouble. Mais c’est aussi grâce à tout ce dur labeur que vous avez pu débuter et vous retrouver avec toutes ces nouvelles opportunités. Je sais qu’il est impossible de vraiment comprendre les difficultés de chacun, mais au moins, essayez d’être gentil entre vous. Qu’en pensez-vous ? »
Les garçons avaient répondu un « oui » de concert et s’étaient maladroitement fait passer des mouchoirs. « Ce ne sont que des enfants », avait pensé Jong Ho en souriant calmement. Les deux garçons qui venaient juste de se battre aussi férocement, s’étaient souris et avaient échangé des plaisanteries amicales. En les voyant, Jong Ho ne pouvait pas s’empêcher de penser à ses propres camarades.
Il avait fermé ses yeux pendant un instant, mais la fatigue l’avait emporté et avant même de s’en apercevoir, il était 1h du matin. Jong Ho s’était empressé de mettre de l’ordre dans ses fichiers informatiques et, enterré sous ces nombreux dossiers, l’un d’eux retint particulièrement son attention : c’était sa toute première chanson. Peut-être que c’était à cause du conflit des deux garçons, ou parce qu’ils allaient revoir les membres pour la première fois depuis longtemps le lendemain, mais pour de quelques raisons cette chanson l’avait attiré aujourd’hui alors qu’il ne l’avait pas réécouté depuis leur séparation. « Devrais-je la réécouter ? », Jong Ho avait hésité quelques instants avant de rassembler son courage et de cliquer sur la chanson.
Jong Ho : « Hum… Ouais, je ne peux pas. »
Jong Ho frissonna en entendant la mélodie qui lui semblait maintenant mal construite dès le début. C’était une assez bonne chanson, mais il réalisa qu’il l’avait sur-cotée. Incapable d’en entendre davantage, il était allé éteindre la musique, mais avait hésité en entendant la douce voix de Yeo Sang. S’en suivit la voix mélodique de Woo Young et Jong Ho avait abandonné l’idée de l’arrêter. Tout comme celles de Yeo Sang et Woo Young, les voix de Seong Hwa et Yun Ho, Min Gi et Hong Joong, San et Jong Ho allaient et venaient, une image aussi maladroite qu’un dessin colorié se déploya dans son esprit. Les voix des membres lui transpercèrent le cœur. C’était comme si, sans le savoir, il avait libéré un certain passé révolu et désormais inaccessible.
C’est seulement à ce moment-là que Jong Ho réalisa qu’il avait volontairement mis fin à une période de sa vie et en avait commencé une toute autre. En écoutant la musique d’un passé qu’il ne pourrait jamais récupérer, il se languit de ces instants maladroits mais oh combien beaux, et versa une larme.
Tout à coup. RINGGG ! L’alarme incendie se déclencha et sortit Jong Ho de ses souvenirs. « Que – Que se passe-t-il ?! » Jong Ho sursauta à cause d’un bruit sourd et une personne fit irruption devant la porte du studio d’enregistrement. Debout dans l’embrasure de la porte ouverte, il n’y avait personne d’autre que Seong Hwa, en vêtement de protection ignifugé.
Jong Ho : « Seong Hwa…? »
Seong Hwa : « Tu n’entends pas l’alarme ?! Dépêche toi ! Nous devons sortir de là ! »
Un mégot de cigarette égaré avait pris feu dans un sac poubelle, qui s’était à son tour propagé aux vignes qui décoraient le mur extérieur du bâtiment. Le feu s’était propagé et avait commencé à brûler toute la façade de la bâtisse. « Heureusement, un livreur l’avait vu et immédiatement appelé le 18. Nous avons pu éteindre l’incendie avant qu’il n’y ait trop de dégâts. », continua Seong Hwa en retirant son casque rouge.
Seong Hwa : « Heureusement, le feu ne s’est pas trop propagé, mais si tu étais resté là, tu aurais pu étouffer à cause de la fumée. La prochaine fois qu’une alarme incendie se déclenche, sort immédiatement. Il n’y a rien de plus important que ta propre vie. »
Jong Ho : « Oui, oui, j’ai compris. Tu es vraiment devenu pompier à plein temps, hein ? »
Jong Ho sourit joyeusement face aux remarques de Seong Hwa, qu’il n’avait pas entendues depuis si longtemps, et lui tendit une boisson. Seong Hwa lui rendit son sourire, comme si ces intéractions avec le plus jeune du groupe lui avaient manqué. En voyant le visage couvert de suie de Seong Hwa, Jong Ho demanda
Jong Ho : « Comment se passe le travail de pompier ? Est-ce que tu aimes ça ? »
Seong Hwa avala une gorgée de sa boisson et sembla pensif pendant un instant avant de répondre avec un sourire :
Seong Hwa : « C’est bien ! Très enrichissant. Mais le plus important c’est que je peux sauver la vie des gens. C’est vraiment super. »
Jong Ho le comprenait. Il savait que l’image rémanente de toutes les personnes qu’ils n’avaient pas pu sauver dans le Dimension Z hantait depuis longtemps Seong Hwa, notamment le jeune garçon et son frère qu’ils n’avaient pas pu aider au Site d'Élimination. Les nombreux membres des Black Pirates et de Thunder qui s’étaient battus couragement aux côtés de ATEEZ, seulement pour voir leur destin changé par l’attaque des Gardiens. Les yeux de ces Transgresseurs Émotionnels suspendus comme exemple sur la place publique. Jong Ho se souvenait de cette image du dos de Seong Hwa, l’aîné du groupe qui se figeait sur place à chaque fois qu’il rencontrait quelqu’un qui lui rappelait ces personnes.
Seong Hwa :« Veux-tu que je te dise une chose intéressante ? »
Jong Ho croisa son regard en silence, comme pour lui dire qu’il était prêt à écouter. Seong Hwa commença à décrire les jeunes recrues pompiers. Il y a un moment où le sens du devoir et le désir de sauver les gens deviennent une sorte de « passion ». Alors que les nouveaux pompiers, comme s’ils n’avaient jamais connu la peur, feraient n’importe quoi pour sauver ne serait-ce qu’une personne de plus. Ils plongeaient au cœur d’un incendie ou risquaient leur vie. Puis, ils faisaient une erreur et réalisaient qu’ils risquaient réellement de mourir ainsi. C’est à ce moment-là qu’ils comprenaient enfin les conseils de leurs aînés, déclara Seong Hwa.
Seong Hwa : « Se protéger soi-même est la première étape avant de sauver d’autres personnes. »
Seong Hwa : « Crois-le ou non, c’est pourquoi j’ai décidé de devenir pompier. J’ai pensé qu’en sortant de ma propre souffrance, je serais capable de tout faire. »
Au début, il avait commencé à apprendre à secourir des individus dans diverses situations de crise. Le simple fait d’apprendre à réagir à diverses urgences l’avait aidé à calmer son anxiété. Puis, en étudiant, il était tombé sur du matériel fait pour les pompiers en herbe se préparant à l’examen d’entrée à la caserne. Les membres se réunissaient de moins en moins pour s’entraîner ensemble, Seong Hwa avait donc profité de son nouveau temps libre pour se présenter de lui-même à l’examen. Le passe-temps qui avait commencé pour calmer son anxiété, était rapidement devenu son travail. Il avait trouvé que les exigences de son métier et les tâches spécifiques étaient plus réconfortantes que de vagues rêves. Et même si cela ne s’accompagnait pas d’acclamations et d'applaudissements comme sur scène, à la place il avait été récompensé par la simple et sincère gratitude de celles et ceux qu’il avait sauvé et de leurs familles.
Jong Ho : « Je suis ravi de l’entendre. »
Jong Ho le pensait sincèrement. Il regarda le visage de Seong Hwa sous la lumière et ce dernier en fit de même. Jong Ho, le bébé du groupe, avait soudainement l’air d’avoir tant grandi. « Même Jong Ho est maintenant un adulte. C’est étrange. Cela me rend fier, mais aussi désolé. », pensa Seong Hwa discrètement pour lui-même.
Jong Ho : « Tu viens demain, n’est-ce pas ? »
Seong Hwa : « Non. »
Jong Ho : « Attends, vraiment ? Pourquoi tu ne peux pas venir ? Ce sera la première fois que nous nous réunissons depuis près d’un an. »
Seong Hwa : « Il est déjà minuit passé. Donc ouais, je ne viendrai pas demain, mais je m’assurerai d’être à la fête d’aujourd’hui. C’est organisé par Hong Joong… pas moyen de la louper. »
Jong Ho : « Oh allez ! »
Sur le visage de Jong ho, maintenant agacé par les jeux de mots de son aîné, se trouvait l’écho du benjamin du groupe que Seong Hwa reconnaissait. C’est alors seulement que Seong Hwa mis son bras autour des épaules de Jong Ho et lui ébouriffa les cheveux, heureux d’enfin retrouver le plus jeune.
Dans une ancienne villa, loin du centre-ville et cachée par des arbres luxuriants teintés par la lumière rose de l’heure dorée, des rires résonnaient. Dans la salle à manger, huit hommes habillés confortablement étaient assis autour d’une grande table décorée de toutes sortes de plats entre terre et mer. Huit verres à vin se heurtèrent dans les airs.
Yeo Sang : « Les gars, j’ai vraiment beaucoup réfléchi au menu à vous proposer, mais tout ce que vous avez mangé, ce sont les plats de San. Je suis vexé. »
San : « C’est gonflé venant du gars qui vient de me voler un autre morceau de mon kimbap »
Yeo Sang : « Eh bien, tu connais. Rien n’égale ce genre de saveur nostalgique. »
Woo Young : « Allez les gars, essayons l’un des autres plats avant que monsieur le propriétaire de la villa de luxe ne s’énerve. »
Hong Joong : « Comment tu arrives à avoir l’air aussi sexy dans un avion ? J’avais l’impression de regarder une présentation de Toxic de Britney Spears ou quelque chose comme ça. »
Woo Young : « Hé ! Je pensais vous avoir dit de ne pas leur montrer ça ! »
Min Gi et Yun Ho haussèrent les épaules sous un faux remords, expliquant qu’ils n’avaient pas eu d’autre choix que de montrer la vidéo aux autres puisqu’elle circulait déjà sur les réseaux sociaux. Les oreilles de Woo Young étaient rouges d’embarras, mais il regarda les commentaires sous la vidéo avec grand intérêt et San saisit l’opportunité pour l’embêter à nouveau. Hong Joong, qui regardait les membres en souriant, se rappela soudainement les livres dans son sac et les sortit à la hâte. Il passa une copie à chacun des membres qui les feuilletèrent avec enthousiasme. Sur la première page se trouvait une simple lettre avec la signature manuscrite de Hong Joong.
Yun Ho : « Alors le tome 2 est enfin sorti ! Félicitations Hong Joong ! C’est génial ! »
Min Gi : « J’ai entendu dire qu’on t’avait proposé des contrats d’édition dans 30 pays ou quelque chose comme ça ? Je l’ai lu dans un article. »
Hong Joong : « C’est entièrement grâce à vous les gars. Et au-delà de ça, je suis surtout désolé. C’est notre histoire, mais je suis le seul à gagner de l’argent sur tout ça. »
Jong Ho : « Que dis-tu ? Tu es le seul d’entre nous capable de tout raconter de manière aussi passionnante. »
Les autres hochèrent la tête en signe d’accord. Sans raison particulière, Hong Joong toucha la couverture de son livre. Sur celle-ci, il y avait une image du bureau de Z avec ce dernier, les Gardiens à sa droite et les membres de Thunder et les étudiants de la Prestige Academy à sa gauche. Devant se trouvaient huit hommes portant des fedora noirs gravés du nom ATEEZ. C’est vrai, le roman de Hong Joong était basé sur leurs vraies aventures. En bref : c’était son journal de bord et celui des membres.
Un jour, après son retour dans ce monde, Hong Joong s’était soudain rendu compte que ses souvenirs de la Dimension Z commençaient à s’estomper. C’est peut-être ce que signifiait vivre dans le présent. Ce qui était autrefois des souvenirs vibrants et colorés, allait bientôt être condensé en une seule couleur et simplifié en « bon souvenir ». De ce fait, Hong Joong avait commencé à écrire. Il voulait conserver ces moments magiques dont il ne pourrait plus se souvenir clairement. Son journal, un blog, avait rapidement été rempli de commentaires tels que « Est-ce un nouveau roman ? Je meurs d’envie de lire la suite ! »
Pour la première fois, Hong Joong avait commencé à réfléchir à la façon dont la série d’événements qu’ils avaient vécus pouvaient paraître aux yeux des gens. « La plupart d’entre eux supposerait probablement qu’il s’agit d’un roman de science-fiction ou de fantasy et non d’un récit de voyage. » Ce qui avait commencé comme le journal intime de Hong Joong s’était transformé en une histoire détaillée semblable à un roman épique et le nombre de lecteurs sur son bloc avait augmenté de manière exponentielle au fur et à mesure de la progression de l’histoire. Il n’avait pas fallu longtemps avant qu’un éditeur ne le contacte pour que son histoire soit publiée sous forme de roman, devenu depuis un best-seller. Avant même de s’en rendre compte, Hong Joong s’était fait un nom en tant qu’écrivain célèbre et apprécié des jeunes lecteurs et lectrices.
Ses journées étaient remplies de rencontres avec les lecteurs et lectrices, de conférences spéciales et d’apparition dans divers programmes télévisés. Dans un talk show qui présentait la vie personnelle des écrivains, Hong Joong avait déclaré : « Au départ, je rêvais de devenir une idole, espérant vaguement que, si je devenais suffisamment célèbre pour apparaître à la télévision, je puisse retrouver ma famille perdue depuis longtemps. Mais je n’aurais jamais imaginé que tout cela m’arriverait en tant qu’écrivain. » Son histoire sincère, et la danse qu’il avait montré à la demande de l’animateur, étaient devenues virales. Le père de Hong Joong, qui était tombé par hasard sur l’émission, et sa mère qui avait appris son existence par le roman, l’avaient contacté. Enfin, son rêve de retrouver sa famille s’était réalisé.
Hong Joong : « Ma mère est tellement fan de Min Gi ces derniers temps. Elle te suit même sur les réseaux sociaux. »
Min Gi : « Vraiment ? Veux-tu que je la surprenne avec un appel vidéo ou quelque chose comme ça ? Ça me ferait très plaisir de le faire. »
Seong Hwa : « Dans ce cas, ça te dérangerait d’appeler aussi mon chef de caserne ? Depuis qu’il a découvert que nous sommes proches, il est devenu gentil avec moi. »
Les membres éclatèrent de rire en voyant la mère de Hong Joong exaltée de voir Min Gi au téléphone. Seong Hwa avait également essayé de contacter son chef de service pour un autre appel vidéo avec Min Gi, mais, occupé comme jamais, il n’avait pas pu répondre à son téléphone. Min Gi lui avait donc envoyé un message vidéo à la place.
San : « J’ai vu tellement de publicités avec Min Gi en venant ici aujourd’hui ! Il est partout ! Vous savez à quoi ça m’a fait penser ?»
Jong Ho : « À quoi ? »
San : « C’est tellement exagéré, ça m’a presque rappelé Z. »
Jong Ho, en regardant la villa de Yeo Sang, rit à la blague de San. C’était une blague interne qui n’avait de sens que pour ceux qui connaissaient le Dimension Z et la nature du règne de Z. Cela signifiait également que la présence médiatique de Min Gi était si imposante qu’elle s’apparentait à un lavage de cerveau.
La salle à manger donnait sur un petit couloir qui la reliait au salon. Derrière une grande fenêtre encadrée par des rideaux se trouvait une nuit sombre et bleue. À côté de cette fenêtre, dans une armoire ancienne, un cadre et un objet en verre brisé familier attirèrent l’attention de Woo Young.
Woo Young : « Hé, ce n’est pas le Cromer ? »
Les morceaux restants du Cromer brisé, que Yeo Sang avait emporté avec lui, avaient été recollés assez correctement. Cela ressemblait presque à une œuvre d’art moderne. Lorsque le Cromer s’était brisé et que les membres avaient été forcé de retourner dans leur monde, Woo Young avait trouvé Yeo Sang bizarre d’avoir ramassé les morceaux brisés inutiles sur le sol. Maintenant, Woo Young avait l’impression que c’était lui qui avait été bizarre.
Yun Ho : « Huh ? Attendez, je reconnais ça. C’est l’objet que Left Eye nous avait donné ! »
s’écria Yun Ho en regardant une pierre couleur rubis dans un compartiment proche du Cromer.
Jong Ho : « C’est ça ! Il nous l’a donné en disant que c’était quelque chose qui avait été jeté à la décharge de Strickland avec les voix du frère et de la sœur Grimes. »
San : « Yeo Sang, tu veux dire que tu as pris ça sans nous le dire ? »
Yeo Sang : « De quoi tu parles ? Je vous ai demandé à plusieurs reprises lequel d’entre nous devait le garder. »
Tout le monde était choqué par ces remarques soudaines de Yeo Sang. Celui-ci poursuivit, « Je vous l’ai demandé à tous à maintes reprises dans les Dimensions Z et A, mais soit vous n’écoutiez pas, soit vous changiez de sujet. Je n’ai pas eu d’autre choix que de m’en charger. » Lorsque les membres répliquèrent, « Quand ? Quand nous l’avais-tu demandé ? », Yeo Sang répondit :
Yeo Sang : « Vous ne vous souvenez pas que je vous ai demandé à tous, ‘Que devrions-nous faire avec Sopro’ * »
(* Sopro. Mot portugais pour ‘souffle’, ‘une bouffée d’air’)
Woo Young : « Sopro ? »
À ce nom, les membres s’en souvinrent finalement, Yeo Sang leur avait demandé, « Qui va s’occuper de Sopro ? », « Et Sopro ? », « Les gars, Sopro- ». À l’époque, aucun d’entre eux n'avait fait le lien avec la pierre rubis et ils l’avaient tous repoussé. Se sentant maintenant embarrassés, les membres touchèrent légèrement Sopro et changèrent de sujet.
San : « Tu sais, Yeo Sang, ta villa est vraiment immense. C’est tellement bien ! On peut vraiment deviner que tu gagnes beaucoup d’argent. »
Seong Hwa : « C’est vrai. Tu as assez de place pour jouer au foot ici. »
Les membres réprimandèrent Seong Hwa pour son commentaire de vieil homme et regardèrent le salon.
En seulement trois ans, Yeo Sang était devenu la définition de la réussite de la jeunesse, de la grandeur et de la beauté. Ayant construit sa fortune en investissant dans des actions, Yeo Sang avait finalement pu démarrer sa propre entreprise sans l’aide de son père. La start-up dans laquelle il avait généreusement investi était devenue entreprise et, grâce à ses compétences d’investissements prudents, il avait pu transformer la petite entreprise individuelle en une multinationale. Bien que l’agent puisse sembler contraire à l’art, l’art n’existerait pas sans argent. Historiquement, l’art avait été créé pour le plaisir des nobles et des aristocrates, et en signe de protestation contre cette vérité, de nouveaux types d’art avaient fait leur apparition. L’argent avait été le plus grand obstacle du groupe à la réalisation de ses rêves et Yeo Sang avait décidé de s’y attaquer de front. Il s’était réinventé en tant que leader du monde de l'investissement.
Les membres, qui s’étaient naturellement installés dans le salon, se racontèrent des histoires, burent du vin et se souvinrent ivres de leur temps dans Dimension Z, étalant leurs souvenirs sur la table devant eux. Ils mirent de côté leur masque qu’ils portaient pour la vie extérieure, profitant à cet instant de leurs vrais visages sans retenue. Les membres étaient aussi excités que lorsqu’ils s’étaient téléportés avec le Cromer, comme s’ils étaient retournés aux jours où ils étaient les hommes aux Fedora Noirs.
Yeo Sang : « Vous vous souvenez de ce moment ? Pendant notre spectacle à la Prestige Academy, quand Min Gi a perdu le rythme et que sa bombe fumigène colorée a explosé en premier ? »
San : « Oui, je craignais d'être celui qui avait perturbé notre rythme. »
Hong Joong : « Pour être honnête, je craignais que nous ne puissions pas rentrer à la maison. Je n'arrêtais pas de penser que si l'un d'entre nous se blessait ou que quelque chose se produisait... Tout semblait si difficile à l'époque, mais en y repensant maintenant, les choses allaient bien à l'époque. »
Woo Young : « Je sais. Je me souviens de la première fois où j'ai été blessé et de l'aide que m'ont apportée le frère et la sœur Grimes. La première fois que nous avons rencontré Left Eye... Les Gardiens me manquent presque maintenant. »
San : « J'espère que Thunder va bien. C'est dommage que nous n'ayons pas eu la chance de lui dire au revoir. »
Yun Ho : « Je me demande ce qui s'est passé après notre départ. Les gens ont-ils finalement réussi à se libérer du contrôle, la rébellion a-t-elle réussi ? Se souviennent ils encore d'ATEEZ ? Ou pensez-vous que nous avons déjà été oubliés ? »
Min Gi : « Peut-être, on ne sait jamais. Là-bas aussi, le temps continue de s'écouler. Il se peut que nous soyons déjà tombés dans l'oubli. Ce n'est pas non plus comme si nous passions notre temps à penser à ATEEZ. »
Jong Ho : « Même si c'est le cas, c'est quand même un peu triste d'y penser. »
Il y a eu un moment de silence. Bien qu'ils étaient tous réunis au même endroit, chaque membre était plongé dans ses propres pensées. La musique envahit la pièce, rompant le silence. C'était Jong Ho. Il joua une chanson tirée de la musique qu'il avait gardée de leur performance dans la Dimension Z. L'excitation envahit à nouveau la pièce. Certains membres commencèrent même à danser, disant qu'ils se souvenaient de leur chorégraphie de l'époque. Quelques autres chansons furent jouées et, enfin, la première chanson que Jong Ho avait écrite pour les membres à leur retour retentit.
Cette fois-ci, un autre type de silence s’installa parmi les membres. ATEEZ, qui n'étaient rien de moins que des héros dans la Dimension Z, avaient été renvoyés dans la Dimension A et forcés de vivre à nouveau comme des citoyens ordinaires. Pourtant, ils étaient tellement sûrs de pouvoir revenir ici aussi. Après tout, il suffit de penser à tout ce qu'ils avaient accompli dans la Dimension Z ! Cependant, le frisson de leurs aventures s'était estompé plus vite qu'ils ne l'avaient espéré. Cette chanson était celle qu'ils avaient chantée ensemble à la toute fin de cette période. Ils n'avaient pas compris à quel point ils avaient changé avant et après avoir quitté la Dimension Z, mais maintenant ils le savaient tous.
Woo Young : « Pourquoi ne pas essayer une dernière fois ? »
Woo Young laissa s'échapper les pensées qu'aucun autre membre n'avait eu le courage de formuler, même en plaisantant. Sirotant son verre tout seul en écoutant de la musique, il avait l'air très ivre. Hong Joong lui répondit comme pour l'apaiser :
Hong Joong : « Ahahaha, oui, ça pourrait être amusant. Vous savez, un lecteur a dit la même chose lors d'un de mes concerts de lecture il y a quelque temps. Il a dit qu'il nous avait entendus lors d'un événement local il y a longtemps. C'était un fan. Cela m'a fait un peu de peine de l'entendre ».
Yun Ho : « Vous savez, Yeo Sang investit beaucoup dans les arts. Il pourrait probablement s'occuper de notre production. Et Jong Ho peut composer nos chansons. Et Min Gi sera notre centre ? »
« C'est tellement agréable de se retrouver comme ça. Nous devrions vraiment le faire au moins une fois par mois. Hé, vous savez, on pourrait faire un voyage ensemble un de ces jours ! » Les autres tentaient de balayer les paroles de Woo Young avec leurs habituelles promesses de personnes ivres, mais cette fois-ci, Jong Ho répondit sérieusement.
Jong Ho : « Pour être honnête, l'idée me plaît. J'ai déjà écrit quelques chansons.
Woo Young : « Avec le recul, je me suis toujours demandé si nous avions vraiment fait tout ce que nous pouvions. Au début, nous avions tous nos propres problèmes familiaux, et à cause de cela, nous avons fini par nous éloigner les uns des autres avant même d'avoir vraiment commencé. Puis, l’autre fois où nous nous sommes réunis et que nous avons essayé et que cela n'a pas fonctionné, nous avons tous abandonné si facilement et nous sommes passés à notre propre travail. Faisons le pour de bon cette fois. Essayons une dernière fois. Cela ne vous dérange pas ? D'accepter la défaite comme ça ? »
Woo Young pensait qu'il s'était bien adapté à sa vie de stewart. Mais lorsqu'il dansait et chantait pendant l'annonce de sécurité en vol, il s’était rendu compte que ce n'était pas le cas. Il s'était forcé à manger du tofu, alors qu'il voulait en réalité un steak. Certes, il s'agissait de deux sources de protéines, mais ce n'était pas la même chose.
Yeo Sang : « Je ne considère pas ma vie actuelle comme une ‘défaite’. »
Woo Young : « Alors, tu penses que nous avons tous réalisé notre rêve ? »
Yeo Sang : « Laisse moi reformuler ainsi : Tu penses que toute vie qui ne suit pas son rêve initial est un échec, alors ? Quelque chose dont il faut avoir honte ? »
Les membres pâlirent devant l’atmosphère soudainement chargée de la conversation.
Yeo Sang était frustré par Woo Young, qui s'accrochait aveuglément à son obsession envers les rêves. Et si l’aveuglement est parfois enchanteur et noble à la fois, il y a d’autres moments où il devient un piège. La raison pour laquelle le travail acharné et les efforts déployés pour réaliser son rêve semblent nobles, c’est que les rêves peuvent souvent ressembler à une sorte de mission divine, et beaucoup de gens les acceptent aveuglément comme tels.
Si vous pensez que la seule façon de vivre est de réaliser vos rêves, il est tout à fait naturel que toute autre chose vous paraisse effrayante et honteuse, comme un échec. Le sentiment de défaite ressenti par les membres avant d'arriver dans la Dimension Z était exactement ça : le piège de l’aveuglement. Mais ce qu’ils avaient appris dans la Dimension Z n’est pas qu’ils pouvaient être des héros, mais l’importance des émotions et de l’art, des rêves et de l’espoir. Et cette croyance aveugle en quoi que ce soit entraîne de graves conséquences. Du moins, c'est ainsi que Yeo Sang le voyait, et il avait espéré que les membres ressentiraient la même chose.
Yeo Sang : « Grandis. Combien de temps comptes-tu agir de manière aussi imprudente ? »
« Jusqu'à ce que nous échouions pour de bon, je veux continuer à tout donner » « Nous n'avons jamais vraiment essayé. »
« Tu t’enfuis juste, tu as peur d’admettre que nous sommes tombés jusqu’ici, et tu utilises le besoin de « gagner sa vie » comme excuse. » « Ton véritable échec, c'est d'avoir peur d'échouer. » Ces mots résonnaient dans l’esprit de Woo Young. Mais, la répartie froide et cynique de Yeo Sang le brisa avant même qu’il ne soit capable de faire le tri dans ses pensées.
Woo Young : « C’est peut-être parce que tu n’as même pas le courage d’être imprudent. Mais les autres le pourraient. Pourquoi me gênes-tu sans même m'écouter ?
Yeo Sang : « Tu ne le sais pas ? »
Yeo Sang se leva de son siège comme pour dire, « Vas-y. Demande. » Woo Young regarda les autres membres, pensant qu’au moins l’un d’entre eux répondrait positivement, « Essayons à nouveau ensemble. » Mais chaque membre détourna seulement son regard de celui de Woo Young. Ce dernier se sentit idiot.
Jong Ho : « Woo Young, je le pensais vraiment. J’ai envie… mais organisons d’abord nos plannings et ensuite… »
Woo Young : « Non, oublie ça. C'était censé être une fête et j'ai tout gâché. Je suis désolé, les gars, je suis juste un peu ivre… Je vais sortir en premier. »
Retenant ses larmes, il poussa son siège et se leva. Les membres se précipitèrent pour réconforter Woo Young et son cœur brisé, mais il était trop tard. Woo Young s’éloigna rapidement dans l’obscurité.
Il restait deux heures avant le premier train. Woo Young, obligé d’attendre, frissonna en s’asseyant sur le banc de la gare. « Roh, pourquoi doit-il vivre aussi loin de la ville.» C’était la fin du printemps, mais la nuit était encore froide. Woo Young regrettait d’avoir quitté la villa de Yeo Sang si précipitamment. Il envisagea d’acheter des collations d’excuses à la supérette et de retourner à la villa, mais en tournant et retournant la situation dans sa tête, revenir à la maison de Yeo Sang ne ferait que blesser sa fierté.
Woo Young : « Être imprudent est-il un crime ? Il y a tellement de gens insouciants dans le monde. Comme toutes celles et tous ceux qui tombent amoureux.ses en sachant qu’iels finiront par rompre, pense-t-il que ce ne sont que des imbéciles immatures ? Et pourquoi l'insouciance est-elle immature ? »
Il s’était parlé à lui-même et avait essayé de calmer son cœur orageux, les mots de Yeo Sang l’avaient encore plus blessés puisqu’ils avaient été dit devant le regard des autres membres. Ces regards qui semblaient exprimer : « Nous ne sommes pas les mêmes. » C’est comme s’il était resté seul piégé dans un long tunnel et que les membres l’avaient regardé de l’autre côté en lui disant, « Pourquoi es-tu toujours là ? »
Woo Young : « Depuis quand sont-ils tous devenus aussi mous ? Leur passion, leur esprit, où sont-ils passés ? »
Woo Young pencha la tête en arrière et leva les yeux vers le ciel nocturne. Même dans ce ciel trouble, les étoiles brillaient. « Est-ce que l’une de ces lumières pourrait être le Dimension Z ? » Alors qu’il pensait cela, une étoile rougeâtre apparut scintillante à travers les nuages.
Woo Young : « Sopro. »
Inconsciemment, la pierre de couleur rubis vint à l’esprit de Woo Young. La pierre qui se trouvait dans le meuble du salon de la villa de Yeo Sang.
« Sopro est une sorte d’esprit magique qui synchronise les sentiments de celles et ceux qui le détiennent avec celles et ceux qui respirent autour d’eux. Selon la légende, l’un des quatre prêtres gardiens d’Halazia a rassemblé les souffles de tout Halazia pour le créer. »
Left Eye tourna Sopro avec précaution dans sa main et expliqua. Ils naviguaient vers le bunker des Gardiens Android pour chercher le Cromer perdu. Le jeune frère Grimes, tendant la main vers la pierre sans hésitation, déclara : « Alors, nous devrions l’utiliser pour éveiller les émotions des gens et des Gardiens ! » Left Eye l’arrêta et lui offrit une pensée prudente.
« Pourquoi quelque chose d’aussi précieux a été jeté à la décharge de Strickland ? »
La soeur aînée Grimes répondit à Left Eye :
« Elle a dû être balayée et jetée avec les innombrables particules d’émotions de nos voix. Je doute qu’ils aient su ce que c’était pour l’avoir jetée ainsi. »
Left Eye tourna la tête sur le côté et examina la pierre qui brillait d’une couleur enchanteresse de sang.
« Les légendes ne sont que des légendes. Cela pourrait être dangereux. Ne l’utilisons qu’en dernier recours. »
Woo Young, retournant discrètement à la villa où dormaient les membres et se dirigea vers le salon. Il passa devant une table couverte de bouteilles vides, de restes de nourriture, se dirigea vers le meuble ancien et prit Sopro.
Woo Young : « Donc si j’utilise ça... Je peux synchroniser mes émotions à celles des autres ? »
La lumière rouge de Sopro vacilla comme en réponse à la question de Woo Young. Tenant fermement la pierre dans son poing, Woo Young porta sa main à son cœur et pria avec ferveur : « C’est comme s’ils avaient tous oublié ce que c’était que d’être heureux. Veuillez refaire naître notre passion et soyons à nouveau heureux ensemble. S’il vous plaît. »
Une lumière rouge jaillit des interstices de ses doigts, une aurore couleur rubis dansa dans l’obscurité de la pièce.